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DES LIEUX AFFECTÉS, I, vii.

des nerfs issus de la moelle qui est lésé, c’est au rachis qu’il faut porter les remèdes. Souvent encore, à la suite de chutes faites d’un lieu élevé, l’inflammation gagne plusieurs parties et atteint non-seulement les muscles, mais encore la vessie. Dans ce cas il y a rétention d’urine, parce que la vessie elle-même est affectée. Dans certains cas il y a non-seulement suppression d’urine, mais encore rétention complète des excréments à cause de l’affection des intestins. En effet, de même que l’affection des muscles nuit aux fonctions volontaires, de même celle des intestins et de la vessie nuit aux fonctions naturelles, puisque le contenu est expulsé par leur contraction.


Chapitre vii. — De la différence qui existe entre les organes physiques et les organes psychiques. — Conséquences qui en découlent pour les affections dont ils peuvent être atteints.


Il existe en ce point une différence capitale entre les organes physiques et psychiques, s’il a été démontré que dans les organes physiques la faculté de la fonction est innée et que dans les organes psychiques elle découle du principe, comme la lumière du soleil. Il en est de chacun des organes physiques comme de la pierre d’aimant qui renferme en elle la faculté par laquelle elle attire le fer, en sorte que si la substance de ces organes était immuable, ils n’auraient aucun besoin d’artères ni de veines. Mais comme ils ont besoin d’être nourris et de conserver l’équilibre de leur chaleur naturelle, pour cette raison ils ont aussi besoin de veines et d’artères. Les muscles, pour conserver leur substance, ont également besoin, comme les organes physiques, d’artères et de veines ; mais n’ayant pas un principe inné de sentiment et de mouvement, pour cette raison ils ont toujours besoin de nerfs qui le leur fournissent, comme le soleil verse la lumière à tous les êtres qu’il éclaire ; c’est pourquoi il arrive seulement aux parties douées de sentiment et de mouvement que parfois, sans être aucunement lésées, elles perdent néanmoins leur fonction. Cependant cela n’arrive pas ordinairement aux organes physiques ; mais [presque] toujours ces organes sont affectés avant que la fonction soit lésée. Tous les organes psychiques ont aussi une économie physique ; ils ont donc besoin eux aussi du secours des artères et des veines