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QUE LA THÉRAPEUT. DÉPEND DU DIAGNOSTIC LOCAL.

statés, j’ai trouvé immédiatement que certaines maladies naissent fréquemment chez un grand nombre d’individus et certaines autres rarement. Je voyais que la secte empirique s’attachait à se rappeler et à imiter non pas les cas rares, mais les cas fréquents, et que par suite elle négligeait non pas seulement le traitement des diathèses rares, mais encore les signes indicateurs de ces diathèses. En conséquence, j’ai cherché d’abord comment il faut les diagnostiquer, et j’en ai découvert quelques-unes qui présentent un diagnostic scientifique, d’autres qui étaient subordonnées à la conjecture dite technique, et dont, en conséquence, le diagnostic se rectifiait souvent ; car telle est la puissance de la conjecture technique. Mais pour ces diathèses, et avant cela, pour celles des diathèses rares qui présentent un diagnostic scientifique, je trouvai qu’elles exigent toujours le diagnostic des parties affectées. C’est ainsi qu’ayant exercé la médecine jusqu’à la vieillesse, jamais jusqu’à ce jour je n’ai eu à rougir d’un traitement ou d’un pronostic, ce que j’ai vu arriver à beaucoup de médecins très-illustres. Si quelqu’un veut devenir célèbre par les œuvres de l’art, et non par des raisonnements sophistiques, il peut sans fatigue recueillir ce que j’ai découvert avec beaucoup de recherches dans le cours de ma vie. Qu’il sache donc que dans les affections rares où je n’avais point vu de maître guérir de malades, et où moi-même je n’avais point expérimenté de médicaments, telle est la méthode que j’ai employée pour découvrir des remèdes : je prends les Dieux en témoignage de mes paroles. Je recherche toujours quel lieu affecté primitivement ou sympathiquement a produit la lésion de la fonction, et, quand je suis certain d’avoir découvert la partie, je recherche immédiatement la diathèse de cette partie, puis de ces deux notions, je tire l’indication de tout le genre de traitement à adopter relativement à la découverte des substances convenables, à la quantité et à la qualité des remèdes, considérant en même temps l’âge et la nature du malade, la saison et le pays, et toutes les particularités qui ont été déjà souvent rapportées dans l’explication des livres d’Hippocrate. Or le lieu affecté, si nous nous rappelons ce qui a été dit dans les deux livres précédents, est reconnu par les excrétions, par les excroissances survenant sur les parties affectées et par la lésion des fonctions, ce qui comprend les formes et les couleurs contre nature. Les excrétions elles-