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DES AFFECTIONS DU SYSTÈME NERVEUX.

cins nomment aussi les ligaments nerfs d’attache. Personne ne leur reproche cette dénomination, s’ils se souviennent des nerfs volontaires, comme ils les appellent, et dont nous disons que le principe est l’encéphale, tandis qu’il ne l’est pas des ligaments. Ils ne prétendent pas non plus eux-mêmes que la convulsion ou la paralysie soit une affection des nerfs d’attache, mais des nerfs volontaires. Quand donc le corps tout entier paraît ébranlé par des convulsions, à l’instant on répute affectée toute la partie qui est dans le corps ce qu’est dans un arbre la souche pour les rameaux, c’est-à-dire le tronc commun de tous les nerfs, et non pas ce qu’est une branche donnant naissance à quelques nerfs dans une partie, comme il arrive lorsque c’est une jambe ou un bras qui est le siége de la convulsion. En effet, la convulsion d’un membre entier indique que le principe des nerfs qui s’y rendent est affecté, comme il arrive d’une branche dans un arbre. Mais, quand le corps tout entier est atteint par l’affection, il faut croire que le principe commun de tous les nerfs inférieurs à la face est affecté, principe qui correspond à la souche dans l’arbre, et qui est constitué par les premières parties de la moelle dorsale. Aussi est-ce sur lui que tous les médecins exercés appliquent leurs remèdes, sans faire, même dès le début, la moindre mention du cœur dans une semblable affection. Si les parties de la face paraissent affectées de convulsions avec tout le corps, dès lors nous traitons l’encéphale même, et non pas seulement l’origine de la moelle. En effet, souvent nous voyons agités de convulsions les lèvres, les yeux, la peau du front et les mâchoires tout entières, comme aussi la langue à sa racine. Mais comme la dissection nous a enseigné que toutes ces parties sont mues par des muscles qui tirent leurs nerfs de l’encéphale, nous sommes persuadés que, dans ces cas, c’est l’encéphale qui est affecté. De même lorsque nous voyons toutes ces parties exemptes d’affection, mais toutes les autres parties agitées de convulsions, nous sommes convaincus que c’est le principe de la moelle qui est affecté.

Après avoir étudié soigneusement tous ces faits, comme je le disais, nous devons en observer les diathèses. Toutefois certains médecins ne tentent pas d’examiner les diathèses, ils discutent des faits évidents, en nous faisant perdre notre temps que nous devons employer non pas à répondre à ceux qui renversent les beaux écrits