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DES AFFECTIONS DU SYSTÈME NERVEUX.

voit chez les phrénétiques, quand ils sont pris de convulsions, font nécessairement supposer comme causes la sécheresse et la vacuité. Pour l’homme ivre ou toujours repu et vivant dans l’oisiveté, on conçoit que la diathèse contraire produise la convulsion. Or la réplétion est l’opposé de la vacuité.


Chapitre ix. — De l’épilepsie, et à ce propos des diverses espèces de délire et des humeurs qui les engendrent.


L’épilepsie est aussi une convulsion de toutes les parties du corps, non pas continue comme l’emprosthotonos, l’opisthotonos et le tétanos, mais se produisant par accès. Ce n’est pas seulement en ce point qu’elle diffère des convulsions dont nous avons parlé, mais encore par la lésion de l’intelligence et des sens, ce qui prouve clairement que cette affection est engendrée en une région supérieure, dans l’encéphale même. Mais comme ses accès cessent promptement, il est plus probable qu’une humeur épaisse produit l’affection en obstruant les canaux du pneuma et que le principe des nerfs s’agite lui-même pour écarter les matières incommodes. Peut-être aussi, l’origine de chaque nerf étant humectée, les convulsions des épileptiques se produisent de la même façon que celles qui proviennent de la moelle. L’invasion de l’épilepsie, aussi brusque que sa disparition, indique que l’affection ne résulte jamais de la sécheresse et de la vacuité, mais toujours de la consistance de l’humeur. En effet, l’obstruction subite des conduits peut être produite par une humeur épaisse ou visqueuse si l’encéphale ou la membrane mince qui s’y trouve arrive à un tel degré de sécheresse que ces parties soient presque semblables à du cuir ; un tel état ne saurait arriver qu’à la longue. Ajoutez à cela que le malade ne peut ni voir, ni entendre, ni exercer absolument aucun sens, ni même comprendre ce qui se passe, et que de plus sa raison est lésée avec la faculté de la mémoire. Tous ces faits prouvent que l’affection est engendrée dans l’encéphale, l’humeur obstruant les conduits du pneuma psychique qui se trouve dans ses ventricules.

Pourquoi le pneuma est-il nommé psychique et quelle est sa faculté, c’est ce qui a été expliqué dans les commentaires Sur les dogmes d’Hippocrate et de Platon. Pour nous, raisonnant d’après