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DES AFFECTIONS DU SYSTÈME NERVEUX.

aussi dans toutes les affections avec assoupissement, bien que le corps n’éprouve ni sensation ni mouvement, cependant la respiration seule, qui est l’œuvre des muscles moteurs du thorax, est conservée. Nous avons de ce fait une notion confirmée par la méthode démonstrative, comme aussi nous savons que le principe du mouvement résulte pour tous les muscles des nerfs qui s’y insèrent. Or l’anatomie nous a très-clairement enseigné que l’encéphale est le premier principe de tous les nerfs. Je n’ai pas dit simplement le principe, j’ai ajouté l’épithète premier, à cause de la moelle épinière. On voit en effet beaucoup de nerfs sortir de la moelle, mais c’est l’encéphale même qui transmet à la moelle les facultés dont elle jouit. Lors donc que vous voyez la respiration très-gênée et s’exécutant à peine, supposez pour toutes les maladies avec assoupissement qu’il existe, une diathèse morbide assez grave dans l’encéphale.


Chapitre xii. — Des phénomènes qui accompagnent le vertige et de ses causes. — Sentiment d’Archigène sur cette affection.


Toutes ces affections naissent donc manifestement dans la tête, et de plus l’affection appelée vertige, et dont le nom même (σκότωμα, obscurité) indique la nature. Les personnes qui y sont sujettes sont prises d’obscurcissement de la vue pour les moindres causes, au point même de tomber parfois, surtout lorsqu’elles tournent en rond. Ce qui arrive à d’autres après un grand nombre de tours, leur arrive à elles après un seul tour. Elles sont prises de vertige à la vue d’une autre personne qui tourne, d’une roue ou de quelque autre chose qui tournoie, et de ce qu’on appelle tourbillons dans les fleuves. Elles y sont encore plus sujettes lorsqu’elles sont exposées au soleil ou qu’elles ont la tête échauffée par quelque autre cause. Ainsi donc ce qui chez d’autres résulte de nombreux tours faits en rond se manifeste chez elles sans qu’elles tournent. Or chez les personnes qui tournent souvent en rond, on est d’accord qu’il se produit un mouvement inégal, tumultueux et désordonné des humeurs et du pneuma. Il est donc naturel que les personnes sujettes au vertige ressentent quelque chose de semblable. Il en est qui ont éprouvé du soulagement de la section des artères ; elles se font inciser profondément et de part en part les artères situées derrière les oreilles, en sorte qu’il existe une cica-