Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/608

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
596
DES LIEUX AFFECTÉS, IV, vi.

qui étaient affectés d’un déplacement latéral, de quelque côté que se portassent les vertèbres, ils étaient tous paralysés de ce côté, et éprouvaient des contractions de l’autre. Cet état était surtout apparent à la face, à la bouche et au voile (διάφραγμα) qui est de chaque côté de la luette (voile du palais) ; de plus, la mâchoire inférieure était dérivée en proportion, mais la paraplégie ne s’étendait pas, comme ordinairement, à tout le corps ; celle-ci dépendant de l’angine ne dépassait pas le bras. Ces malades expectoraient des matières cuites et s’essoufflaient promptement ; ceux chez qui la vertèbre faisait saillie en avant expectoraient aussi. Les malades qui avaient en même temps la fièvre, avaient plus de dyspnée, rendaient de la salive en parlant, et avaient les veines très-gonflées. Tous avaient les pieds très-froids, mais surtout ces derniers, et ceux-là pouvaient aussi se tenir moins facilement debout, même ceux qui ne mouraient pas très-rapidement. Tous ceux que j’ai observés sont morts. »

J’ai déjà reproduit textuellement tout ce passage dans le second livre de mes Commentaires sur le second livre des Épidémies. Si je l’ai de nouveau transcrit tout entier ici, c’est qu’Hippocrate montre sur beaucoup de sujets l’existence d’une angine rarement observée par nous sans affection propre du larynx. Il montre, en outre, qu’elle a son origine dans les premières vertèbres, dont la deuxième (axis) porte l’apophyse dite odontoïde, d’où le nom de dent que plusieurs ont donné à cette vertèbre entière. Il dit encore que l’angine provenant d’une vertèbre inférieure à celle-ci n’est pas aussi aiguë que celle qui provient de la seconde. Il est de toute évidence, en effet, que les parties élevées de l’épine sont plus importantes que les parties plus basses. Lors donc que la diathèse naît beaucoup plus bas que les deux premières vertèbres, il en résultera une lésion bien moins grave encore. En effet, nous avons appris par la dissection que les nerfs du diaphragme naissent après la quatrième et la cinquième vertèbre ( Voy. Util. des parties, XIII, v et ix), Le traité Sur les causes de la respiration (ouvrage perdu) nous a appris encore que la respiration naturelle est accomplie par le diaphragme seulement, que l’action des muscles intercostaux s’y ajoute lorsque nous avons besoin d’une inspiration plus forte, comme aussi l’action des muscles supérieurs, quand nous avons besoin d’une inspiration très-forte. Ce n’est pas