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DES LIEUX AFFECTÉS, IV, x.

rarement, les trois causes pouvant coïncider. Si les trois se rencontrent, le patient mourra promptement ; s’il s’en trouve deux, il en réchappera avec peine. S’il n’y en a qu’une, l’affection finira, en tenant compte des distinctions propres, par la mort ou la guérison. L’affaiblissement des forces, quand il est seul, gagne les trois espèces des muscles moteurs, et les provoque tous au mouvement, attendu qu’une seule catégorie de ces muscles est impuissante à mouvoir fortement ; en effet, si, par exemple, le diaphragme seul suffit à mouvoir, comme dans l’état normal, il n’a besoin ni des muscles intercostaux, ni des muscles supérieurs ; mais puisque sa force est défaillante, il meut lentement tous les muscles, ne produit chez eux une action ni fréquente, ni très-rare non plus. Donnez donc une attention particulière à ces signes, car avec eux tout le reste se distingue aisément. Quand donc une chaleur considérable s’est amassée dans les organes respiratoires, l’animal agit par tous les muscles du thorax, mais il leur imprime une activité rapide, précipitée et violente lorsque cet état de chaleur se manifeste sans l’affaiblissement des forces. La défaillance des forces ne produit un mouvement ni rapide ni très-précipité lorsqu’elle existe sans chaleur brûlante ; aussi dans ce cas ne dilate-t-on pas beaucoup toutes les parties du thorax. Elle a cela de commun avec la dyspnée survenue par suite d’une inflammation excessive, que tous les muscles du thorax agissent. Mais la respiration gênée dans son étendue, sa fréquence et sa rapidité par une chaleur considérable, présente encore cette particularité, que l’expiration du pneuma échauffé et brûlant a lieu avec exsufflation. Quand il y a affaiblissement de la faculté, le pneuma, sans produire d’exsufflation par la bouche, sort par le nez seulement, lequel, dans les inspirations, présente une contraction manifeste des ailes, ce qui est encore un signe grave de l’affaiblissement de la faculté. Dans les rétrécissements des organes respiratoires, le thorax tout entier se dilate d’une façon considérable, rapide et fréquente ; mais les individus ainsi affectés présentent une expiration sans exsufflation. Quand il y a coïncidence de chaleur et de rétrécissement des organes respiratoires, comme dans les péripneumonies, la respiration, quoique très-forte, très-fréquente et très-rapide ne leur suffisant pas, les malades se dressent sur leur séant, sentant que le thorax tout entier se dilate plus aisément