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DES LIEUX AFFECTÉS, V, iv.

la lésion de la respiration, car nous avons démontré que le cœur est l’organe propre de la respiration (voy. presque tout le livre VI de l’Util. des parties, et spécial. le chap. vii). Toutes les affections douloureuses qui y naissent rendent donc la respiration petite et fréquente. Comme nous l’avons établi dans notre ouvrage Sur la dyspnée (cf. plus haut IV, x), la même chose arrive quand ce sont les parties voisines et mues en même temps qui sont affectées. Nous avons dit précédemment, à propos des affections de la moelle (IV, vi, vii), comment la respiration est lésée sans que le thorax éprouve aucune affection propre, mais par suite d’une affection de quelqu’un des nerfs issus de la moelle, ou de la moelle elle-même. Certaines des affections propres du thorax se forment dans les muscles de ses parois ; d’autres dans la membrane qui tapisse les côtes (plèvre). Nous ne voulons pas traiter actuellement des affections propres à la peau et aux côtes qui présentent un lieu affecté visible aux sens. Les muscles du thorax étant donc de deux espèces, les uns qui remplissent les espaces dits intercostaux, les autres qui sont placés au dehors, les diathèses douloureuses des muscles externes, soit ulcères, ou contusions, ou abcès, ou érysipèles, ou inflammations, sont reconnues sans obscurité, au toucher, par les médecins ; mais les inflammations des muscles intercostaux et surtout des muscles profonds, car ils sont de deux espèces, comme vous savez (voy. Utilité des parties, VII, xx), échappent à notre tact ; elles sont plus douloureuses que les inflammations des muscles superficiels, et transmettent quelque chose du flux qui a produit l’inflammation à travers la plèvre, laquelle forcément participe à leur inflammation ; de même que dans une autre circonstance, quand cette membrane est atteinte d’une inflammation primaire, la portion interne des muscles intercostaux partage sympathiquement son affection.

La pleurésie complète résulte de l’affection primaire de la membrane ; aussi la douleur se propage jusqu’à la clavicule ou jusqu’aux hypochondres (cf. II, viii medio) ; jusqu’à la clavicule, si ce sont les parties supérieures de la membrane qui sont affectées ; jusqu’aux hypochondres, si ce sont les parties inférieures. Une fièvre violente accompagne dans tous les cas de semblables inflammations, le lieu affecté étant voisin du cœur et en rapport