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DES DIVERSES ESPÈCES DE PLEURÉSIES.

nommait cette partie de l’animal ceinture (ὑπόζωμα), ne sachant pas lui non plus l’importance de son action si utile aux animaux. En effet, il est l’organe de la respiration ; affecté, il la gêne donc naturellement, comme nous l’avons dit précédemment en traitant de la dyspnée (IV, vii), lorsque, décrivant les affections du diaphragme dérivées sympathiquement de celles de la moelle dorsale et des nerfs issus de cette moelle, nous exposions aussi les affections propres de ce même organe.

Citons maintenant les autres affections qui lui surviennent par sympathie avec le principe supérieur (l’encéphale). Avant l’accès de délire, il produit une respiration fréquente et petite. Pendant le délire, il produit une respiration inégalement variée, comme cela a été démontré dans l’ouvrage Sur la dyspnée (cf. plus haut IV, x). Le délire résulte encore d’un mauvais état de l’estomac (cf. IV, x med.), de fièvres ardentes, de pleurésies et de péripneumonies ; ceux qui proviennent du diaphragme se rapprochent de la phrénitis ; car dans les affections des autres parties et dans les fièvres ardentes, le délire s’apaise à leur déclin. Le caractère propre et essentiel des phrénitis, c’est que le délire ne s’apaise pas au déclin de la fièvre ; dans cette maladie, l’encéphale n’est pas affecté par sympathie, il souffre d’une affection propre et primaire ; aussi cette affection se développe peu à peu, et le délire ne se déclare pas subitement ni promptement, comme pour les autres parties que je citais tout à l’heure. Des signes assez nombreux précèdent l’établissement de l’affection, et ils reçoivent tous ensemble la dénomination de signes phrénétiques ; ils ont été décrits par tous nos prédécesseurs. Parmi ces signes l’on compte comme antécédents, soit des insomnies ou des sommeils troublés par des visions distinctes qui arrachent des cris et font lever en sursaut, soit des oublis sans motif ; ainsi, l’on voit des malades qui ayant demandé le vase n’urinent pas, ou qui ayant uriné oublient de le remettre, ou qui font des réponses tumultueuses ou extrêmement effrontées, surtout lorsque auparavant ils étaient modestes. Tous ces malades boivent peu, leur respiration est grande et rare ; leur pouls est petit et nerveux : parfois aussi ils éprouvent une douleur à l’occiput. Quand l’accès va se déclarer, ils ont les yeux extrêmement secs, ou bien une larme âcre s’échappe de leur paupière ; puis leurs yeux deviennent chassieux avec injection des veines ; le sang coule de leurs