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AFFECTIONS DE L’ORIFICE DE L’ESTOMAC.

(vers 10 heures du matin) un pain soigneusement préparé, tout seul s’il n’avait pas soif, et s’il avait soif, de boire avec de l’eau d’un de ces vins blancs et légèrement astringents ; car ces vins fortifient l’estomac et ne portent pas à la tête comme les vins forts. Avec un tel régime, il n’éprouva plus aucune affection. Ayant ainsi vérifié la justesse de mes conjectures antérieures, je lui donnai deux ou trois fois, chaque année, le médicament amer à l’aloès, parce qu’il nettoie complétement l’estomac de ses superfluités et le fortifie pour ses actions propres. Cet homme a joui d’une santé parfaite pendant les vingt ans qu’il vécut encore. Mais si parfois, dans de rares occasions, pressé par les affaires, il était obligé de rester trop longtemps sans manger, il était pris de spasmes très-légers. — Je vis aussi des personnes saisies de convulsions épileptiformes provenant de l’orifice de l’estomac, lorsque leur coction était laborieuse ou lorsqu’elles avaient bu trop abondamment du vin non trempé, ou avaient usé mal à propos des plaisirs vénériens. — J’ai vu des personnes ayant la fièvre atteintes de spasmes subits que n’avait précédés aucun des signes indicateurs du spasme, et qu’un vomissement bilieux délivrait immédiatement de toute incommodité. Quelques-unes des personnes ainsi affectées vomissent des matières noires, d’autres des matières semblables au suc du poireau ; d’autres, appesanties par une quantité de mauvais aliments, s’endorment lourdement jusqu’à ce qu’elles aient vomi tout ce qui surchargeait l’orifice de l’estomac.

On ne pourrait croire, si on n’en était souvent témoin, qu’aucun de ces accidents, non plus que les syncopes, puisse dériver de l’orifice de l’estomac. Cette partie renferme, il est vrai, un grand nombre de nerfs venant de l’encéphale (voy. Util. des part., IV, vii), mais non de manière à faire supposer que par ces nerfs le principe supérieur arrive à un degré de sympathie tel qu’il provoque des spasmes. Encore moins supposerait-on que, par suite de l’affection de l’orifice de l’estomac, le cœur éprouve une sympathie telle qu’il en résulte une syncope aiguë. Chez beaucoup de personnes il survient, non-seulement des songes et des sommeils troublés, mais encore des accès de délire, par suite d’une humeur pernicieuse accumulée à l’orifice de l’estomac. Pour la maladie dite flatulente et hypochondriaque, il n’est personne qui ne répète qu’elle rend les malades tristes, découragés et maussades, en un