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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/735

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DIAGNOSTIC DES FIÈVRES INTERMITTENTES.

fection ? C’est ce que vous ne pourrez ni prévoir ni prédire, si vous ne commencez pas par examiner attentivement le degré où se trouvent toutes les choses susdites, pour rapporter ensuite sous deux chefs la maladie même et la force du malade. En effet, si la force est assez grande pour surmonter la maladie, nécessairement l’individu sera sauvé ; si le contraire existe, il mourra infailliblement. N’examinez donc pas la maladie seulement dans sa nature, mais encore dans son intensité. Cette connaissance exige une longue pratique, tant pour d’autres raisons que par cette circonstance qu’on ne peut décrire ni expliquer verbalement l’intensité de chaque affection. Si nous avons quelque talent, nous n’arrivons pas à cette exactitude d’appréciation par une cause autre que par une grande habitude à juger de la quantité (intensité de la maladie, degré des forces)[1]. Cela ne peut s’apprendre ni s’enseigner que par les œuvres mêmes ; quant aux distinctions tirées de la qualité, nous les décrirons aussi brièvement que possible, à la fois avec exactitude et clarté.


Chapitre x. — Du traitement de la fièvre tierce légitime.


La tierce légitime, où domine la bile jaune en mouvement, doit être humectée et refroidie autant qu’il est possible. En effet, les contraires sont les remèdes des contraires, parce qu’ils corrigent ce qui est en excès et suppléent ce qui fait défaut. De toutes les humeurs renfermées dans le corps, la bile jaune est la plus chaude et la plus sèche. Il faut donc chercher à évacuer celle qui afflue dans l’estomac par des vomissements, et celle qui se porte en bas par les évacuations alvines. Cela se produit spontanément dans les tierces franches : aplanissez les voies aux urines et aux sueurs. La purgation de la bile par le bas est utile ; évacuez l’estomac par des clystères émollients ; provoquez l’écoulement des urines par des boissons d’ache et d’aneth. S’il se manifeste des signes de coction, dès lors donnez avec confiance de l’absinthe ; d’ailleurs, c’est le meilleur remède pour l’orifice de l’estomac

  1. Ce passage, dit Étienne (p. 292), avait donné lieu à beaucoup de bavardages de la part des anciens commentateurs. — Le sens que j’ai adopté est le plus naturel ; c’est celui d’Étienne lui-même et de tous les traducteurs.