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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/762

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DE LA MÉTHODE THÉRAPEUTIQUE, À GLAUCON, II, ii-iii.

d’une évacuation de sang par les régions supérieures, et il faut, parmi les veines de l’avant-bras, lui ouvrir la veine interne ou la médiane. Si quelqu’une des parties supérieures était affectée, il faudrait tirer du sang par la région inférieure ; en effet, il importe toujours de révulser la fluxion dans le sens opposé au cours des humeurs ; on appliquera un cataplasme de joubarbe et d’écorce de grenades bouillies dans du vin, de sumac et de farine d’orge grillée. Parmi les médicaments semblables, celui-ci est le meilleur, et il est capable de produire tous les effets dont nous avons besoin : il écarte le flux d’humeurs, dessèche celles qui sont renfermées, et fortifie les parties environnantes. Vous pouvez composer mille autres médicaments de la même façon ; la manière de les composer a été enseignée par les ouvrages Sur les médicaments. C’est pourquoi, dans chaque cas, je ne vous en transcrirai qu’un, qui sera pour vous un souvenir et un exemple de l’efficacité des autres. Employez de tels médicaments, si les malades n’éprouvent pas de violentes douleurs ; si la souffrance causée par le flux est assez vive, n’employez alors ni eau chaude, ni huile, et n’appliquez pas de cataplasmes de farine de froment. En effet, toutes ces substances sont contraires aux diathèses fluxionnaires, quand bien même elles paraîtraient avoir apporté instantanément du soulagement. II suffit de calmer la violence de la douleur avec quelqu’un de ces médicaments composés de vin d’un goût sucré et d’huile de roses, et d’un peu de cire dissoute dans les deux liquides. Il faut les incorporer dans une laine grasse ayant tout son suint. Ces médicaments doivent être appliqués froids l’été et tièdes l’hiver. J’en dis autant des cataplasmes de plantain, de lentilles, de pain et d’huile rosat. Un peu au-dessus des régions affectées, placez une éponge imbibée d’un vin astringent ou d’eau froide ; il serait encore préférable d’y mettre un peu de vinaigre. S’il en résulte une amélioration notable, et que le pus n’apparaisse nulle part, on doit employer les emplâtres émollients contre les fluxions. Les meilleurs de ces emplâtres sont ceux qui peuvent à la fois sécher et écarter le flux sanguin sans douleur. Les emplâtres qui tendent fortement la peau, et qui, par cela même, causent de la douleur, sont plus nuisibles par les souffrances qu’ils produisent qu’utiles en desséchant. Le médicament doit donc ressembler à celui que nous em-