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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/778

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DE LA MÉTHODE THÉRAPEUTIQUE, À GLAUCON, II, viii.

médecins, et aussi par nous dans les traites Sur les médicaments. Aussi, qu’il te suffise de ce qui en a été dit.


Chapitre viii. — Traitement des tumeurs qui doivent leur origine à L’accumulation du pneuma flatulent.


Il convient maintenant de passer à une autre espèce de tumeur qui doit son origine à un pneuma flatulent. Un pareil pneuma, on l’appelle non-seulement flatulent (φυσῶδες), mais encore flatuosité (φῦσα), attendu qu’il est épais et vaporeux de substance, et non pas éthéré ni ténu. Comprenez sa nature en vous rappelant ce qu’est l’air ambiant dans les constitutions australes ou boréales. Le pneuma flatulent ressemble à l’air des constitutions australes ; le pneuma qui existe en nous naturellement ressemble à l’air des constitutions boréales. La densité même des corps contribue à prévenir l’exhalation d’un pareil pneuma. Ainsi, la guérison de l’affection qui nous occupe présente un but unique et commun à tous deux : la raréfaction des corps denses et l’atténuation des pneuma qui sont devenus épais. En les échauffant tous deux suffisamment avec une substance à particules ténues, vous raréfierez le corps dense, et vous atténuerez le corps épais. La nature des parties affectées vous indiquera la matière médicamenteuse appropriée, et le plus ou le moins qu’il en faut employer. En effet, ce pneuma épais et vaporeux est accumulé et retenu parfois sous les membranes qui environnent les os, parfois sous le péritoine, parfois dans l’intérieur des intestins ou de l’estomac ; parfois encore il est retenu intérieurement par les membranes qui enveloppent les muscles, comme aussi par les tendons membraneux, il est retenu aussi dans les espaces qu’on admet par le raisonnement dans les muscles et les autres corps, espaces dont vous avez appris la nature dans le Manuel des dissections (voy. aussi l’Art médical ou Petit art, chap. xvi et p. 755). C’est ainsi que le muscle même se remplit de pneuma flatulent, et que ce même pneuma se trouve encore enfermé dans le corps de l’estomac ou des intestins. Quand ce pneuma est très-froid, il excite une douleur considérable. Une substance à particules ténues est, comme nous l’avons dit, le traitement commun pour toutes les accumulations de pneuma. Quand l’affection est accompagnée de douleur, employez une substance capable par sa nature d’apaiser les souf-