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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/780

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DE LA MÉTHODE THÉRAPEUTIQUE, À GLAUCON, II, ix.

Philon et tous les médicaments opiacés, non pas aussitôt qu’ils sont préparés, mais un an ou six mois au moins après. Les douleurs des intestins grêles sont surtout et très-promptement calmées par les potions, de même que les affections des gros intestins sont promptement soulagées par les médicaments appliqués sur le siége ; mais il s’opère une distribution non médiocre de la propriété des potions dans les parties inférieures affectées, et de celle des médicaments appliqués sur le siége dans les parties supérieures affectées. Il est des cas où l’accumulation du pneuma flatulent dans les parties charnues est complétement exempte de douleur, et persiste pendant un temps assez long, surtout lorsqu’elle confine à une articulation. C’est là, en effet, que les muscles sont plus nerveux et plus denses ; à leur centre, ils sont plus charnus et plus rares. J’ai soigné, comme vous savez, de pareilles diathèses avec des médicaments composés à la poix, à la résine de térébenthinier ou à quelque autre résine, à la graisse de lion et de taureau. Contre ces diathèses convient encore le médicament composé de crasse de baignoires et de chaux, celui au sycomore, et, en un mot, tous les médicaments dont les particules sont extrêmement subtiles, s’ils sont mélangés d’émollients.


Chapitre ix. — Définition et traitement des apostèmes, c’est-à-dire d’après l’étymologie conservée dans le mot latin abscessus, des tumeurs qui résultent de la séparation des parties naturellement contiguës, sans que cela entraîne forcément l’idée de suppuration. Ce genre contient les tumeurs enkystées. — Moyen de résoudre les tumeurs et de les empêcher de venir à suppuration. — Précautions à prendre pour que ce traitement ne fasse pas dégénérer la tumeur en squirrhe. — Traitement des tumeurs suppurantes.


Ce sujet suffisamment traité, il convient de passer aux apostèmes. On appelle ainsi les diathèses où les parties primitivement en contact s’écartent les unes des autres (ἀφίστανται). Il existe donc nécessairement entre elles un espace vide qui contiendra une substance soit pneumatique, soit humide, soit douée des deux propriétés[1]. Certaines inflammations et un assez grand nombre de tumeurs érysipélateuses et phlegmoneuses se transforment en apostèmes. Indépendamment de ces cas, les apostèmes sont produits par le superflu de certaines humeurs ou pneuma vaporeux que ces

  1. J’ai suivi la leçon du manuscrit.