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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/788

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DE LA MÉTHODE THÉRAPEUTIQUE, À GLAUCON, II, x.

est suffisamment rempli de chair, emploient-ils les agglutinatifs, s’ils cherchent à nettoyer avec de la lessive, comme s’il était excessivement malpropre, tandis que la chair saine ne supporte pas même un mélicrat irritant ? Sur cette chair, il convient de verser un mélicrat tel qu’on le boirait avec plaisir. Immédiatement après le mélicrat, j’ai coutume, avant d’appliquer l’agglutinatif, de nettoyer le sinus, tantôt avec du vin seul, tantôt avec du vin miellé. Le mélicrat est préférable pour nettoyer et déterger le sinus de l’ichor qu’il renferme ; [on doit recourir à la lessive quand l’ulcère est très-sordide][1] ; le vin est meilleur pour l’agglutination qui va suivre. Que ce vin tienne le milieu entre un vin d’un goût sucré et un vin astringent. De plus, après l’application de l’agglutinatif, placez une seule éponge neuve imbibée de mélicrat, et molle autant que possible. Que le bandage commence sur le fond du sinus et aboutisse à l’orifice. Que les replis des bandes pressent, sans causer de douleur, le fond du sinus, et arrivent, en se relâchant peu à peu, jusqu’à l’orifice. Que lui-même soit maintenu à l’orifice par un tour de bandes lâche ; cet emplâtre, qui entoure extérieurement le sinus, doit être percé avec des ciseaux à l’orifice du sinus pour donner passage à l’ichor, s’il s’en écoulait à travers le sinus ; sur ce trou, vous appliquerez un autre petit emplâtre qui restera en place jusqu’à ce que vous détachiez le premier bandage ; or, vous le détacherez tous les trois jours (en réalité tous les deux jours)[2], et vous enlèverez cette sorte de bouchon, en laissant le médicament qui enveloppe entièrement le sinus.

Vous reconnaîtrez si le fond du sinus s’agglutine convenablement d’après le pus qui s’écoule, selon qu’il est abondant ou peu abondant, cuit ou non cuit ; vous reconnaîtrez encore ce fait par le sinus même, s’il n’éprouve ni douleur sensible, ni gonflement, et si au contraire toute la région est égale, sèche et exempte de douleur. Si vous voyez aussi un peu de pus bien cuit à l’orifice, vous concevrez encore de meilleures espérances sur l’agglutina-

  1. J’ai tiré ce membre de phrase du chapitre xv, du XLIVe livre d’Oribase, chapitre emprunté presque tout entier au xe chapitre du IIe livre de la Thérapeutique, à Glaucon.
  2. Voy. la Dissertation sur les jours critiques.