Page:Galland - Contes et fables indiennes, de Bidpaï et de Lokman, tome 1.djvu/60

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plus importante, que la plupart abufent du rang qu’ils tiennent à la Cour, pour mieux exécuter leurs deffeins pernicieux ; &, loin d’avoir de la reconnoiffance envers l’auteur de leur élévation, ils ne cherchent qu’ à lui fufciter mille troubles & mille embarras. Si, d’un côté, le Prince s’imagine qu’il en tire des fervices, il a de l’autre mille fujets de chagrin de leur conduite. Les belles paroles ne leur manquent jamais pour capter fon eftime ; leur véritable intention, la plupart du temps, n’eft que d’en tirer de nouvelles faveurs. Ils cachent leur avidité & leur intérêt sous le voile d’une modeftie affectée ; & le plus fouvent, ils ont une haine & une envie mortelle les uns contre les autres.