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XXXVI


Un cri. Un cri aigu qui se prolonge, un cri de femme…

Puis le silence encore…

Le Bateau frémissant écoute.

— Navire, toi qui as connu toutes les douleurs, toutes les hontes, toutes les folies des hommes… Navire, je sais que jamais tu n’as tremblé comme ce soir…

Mais une voix s’élève qui vient de la passerelle et qui est sa voix…

— Ayez pitié de moi…

Alors, comme si, cette prière appelait des fidèles, voici que du fond de l’abîme, de l’horizon, du Vent soudain dressé et du Navire en émoi, d’autres voix accourent, qui répètent :

— Ayez pitié de moi…

Le voix de la passerelle dit encore :

— Ayez pitié de moi…

Dominant les voix qui l’entourent, le Bateau qui a vu l’homme et la femme enlacés et qui les a entendus, le Bateau, haletant, a crié à son tour :

— Le secret… Le secret…