Page:Galmot - Quelle étrange histoire, 1918.djvu/113

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parce que j’ai pressé peut-être trop fort les bagues des doigts, Elle dit :

— Vous me faites mal…

Puis, un silence. Puis sa voix émue :

— Voilà, il faut que vous sachiez… C’est pour vous dire cela que je suis venue… C’est une grande chose… Je l’aime… Non, ne changez pas vos yeux… Hier au soir, il m’a demandé d’être sa femme…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

— Alors le Vent s’est levé… Je ne sais plus bien parce que je souffrais beaucoup. J’ai voulu lui dire le secret… Mais je crois que le Vent dispersait ma voix… Je crois qu’il n’a point entendu le secret… Je serai sa femme… Je l’aime… Ainsi nous rentrerons en France et je serai une petite bonne femme de village… Il y a chez lui des lilas dans le jardin et de bonnes gens tranquilles qui viennent radoter à la veillée. »

Et moi, j’écoute sa voix… Elle a mis sa tête sur mon épaule, pour apaiser ses sanglots. Je la berce doucement dans mes bras comme une enfant.