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Page:Galmot - Quelle étrange histoire, 1918.djvu/122

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ébullition qui tombe du ciel, attendent la divinité bienfaisante de la nuit, qui seule donne la vie et le sommeil.

Des pirogues passent chargées d’Indiens graves, dorés, orgueilleux, des pirogues qui, seules, connaissent les chemins par où s’ouvre la brousse.

Nous allons au fil de l’eau, très lentement car nos barques sont lourdement chargées.

Une jeune Indienne gouverne ma pirogue. Assise à l’arrière, les jarrets tendus sur le banc qui soutient son effort, elle tire des deux mains sur la pagaie verticale dont elle a fait son gouvernail. Elle est nue, les seins dressés, la peau cuivrée et luisante, et des yeux admirables dans un visage dont l’effort ne durcit pas les lignes délicates.

C’est Lily, l’enfant Peau-Rouge, qui s’est donnée à notre caravane.