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LXV


Nous partons maintenant à la file, sous la brousse.

Les hommes portent sur la tête les pagaras chargés de vivres.

Nous suivons la berge du fleuve pour rejoindre la crique où campent les Indiens.

Fermant la marche, le vieux garde-chiourme surveille les traces de la piste ; il interroge les branches cassées et les entailles marquées au tronc des arbres.

Vers midi, nous campons au bord de la crique. Nous sommes à deux heures de l’embouchure. Le vent nous est favorable. Si les Indiens n’ont pas dépisté ce détour, nous les prendrons à revers sur le fleuve.

La forêt, cathédrale de la Solitude, est pleine des bruits d’une foule invisible.

Nous marchons sur un sol élastique. La vie intense, qui s’agite sous la haute ramure, ne trouble pas le recueillement religieux du temple.

Départs monotones du matin dans la buée