Page:Galmot - Quelle étrange histoire, 1918.djvu/44

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et gras, des bananiers étendent leurs feuilles en parasol ; et voici des vignes et des pins et des vignes encore en terrasses et de bonnes gens noiraudes qui passent.

Et voici le champ d’orangers dont l’haleine ardente m’a grisé soudain.

Une odeur angoissante, une odeur d’extase court avec les souffles de la colline…

Là-bas, à pic, s’étagent les maisons à tuiles rouges dans les palmiers, jusqu’à la côte dont le déroulement se creuse des ombres profondes des vallées…

Le vent a couvert le sol de neige parfumée sous les orangers. Une fille s’arrête, haletante d’avoir porté si loin et si haut la cruche qui se balance sur sa tête… Elle s’arrête et s’accroupit à la mode orientale. Elle sourit et sa peau luisante de sueur bride dans un sourire d’admirables yeux.

C’est alors qu’ils sont apparus au tournant du chemin, venant du parc de l’hôtel…

Ils sont entrés dans le champ d’orangers. Il s’est mis à genoux pour attacher le ruban dénoué de son soulier…

Elle a parlé…

Elle riait en parlant…

Elle portait une poignée de chèvrefeuilles avec quoi Elle a fait une couronne.