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XIV


Un plateau de verre opaque, avec des images mouvantes du ciel reflétées : la Mer paresseuse dort, alanguie sous la pluie du soleil des Tropiques.

Pas un souffle… L’espace est vide à l’infini.

Par bandes, des poissons volants sortent de l’eau et glissent en lignes blanches.

Le silence est brûlant, une fournaise bout sur l’eau tranquille.

Des traînées d’herbes marines, vertes et jaunes, courent parallèlement de l’est à l’ouest, dessinant sur l’eau des allées qui vont vers le soleil.

— Ce sont, dit le Bateau, les herbes d’Atlantis. Elles marquent la tombe du continent que la mer a couvert.

Je l’attends. Elle a dit qu’Elle viendrait à l’entrepont.

Pour parler à la Mer, aujourd’hui, il faut descendre au ras de l’eau. Quand le vent passe en hurlant, bousculant tout, la Mer tumultueuse monte sur le pont. Sa voix pénètre le