Page:Galmot - Quelle étrange histoire, 1918.djvu/62

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heureux du balancement paresseux qui nous grise.

Une vie nouvelle nous est venue… Un sang nouveau fleurit dans nos veines… Un cœur nouveau, une âme nouvelle, nous donnent des émotions, des images et des pensées que nous n’avions jamais connues.

La Mer nous pétrit à son image, le passé d’hier s’estompe… L’oubli, bien suprême, éteint les secrets profonds de notre être.

— Je vois dans vos yeux monter la marée… Vos yeux ont des profondeurs d’émeraude et je sais qu’avec le flux descendant je suivrai avec eux les dégradations du vert et du bleu de la Mer…

Mais, Elle, troublée par le silence, s’étonne à son tour :

— Il y a autour de moi le vide profond et merveilleux de la Mer et je sens fuir le Passé… L’oubli, bien suprême, éteint en moi les lumières et les secrets du Passé…