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Page:Galmot - Quelle étrange histoire, 1918.djvu/88

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qui battent, un sourire heureux dans la pénombre… Ses jeunes traits réguliers et tranquilles se dessinent sur la lumière métallique et mouvante qui plaque la nuit de la mer.

Tout à coup le faisceau de lueurs balancées par le ciel éclaire les épaules et la nuque et les cheveux noués en désordre.

— Qu’est-ce que l’âme ?…

— …

— Est-ce la vie passée ? Est-ce le souvenir de la souffrance d’autrefois ?… Est-ce l’espoir de demain ?…

Je tiens dans mes mains ses mains qu’un peu de fièvre attiédit.

Le Bateau, recueilli, écoute.

Je vais enfin savoir… Je crois que ses lèvres qui tremblent vont parler… Je vais savoir…

Dans la clarté indécise, ses yeux bleus se sont agrandis… Et tout près d’elle, respirant son souffle, je vois, dans ses yeux, passer des images d’autrefois.

— Bateau, qui connais le cœur des femmes sur la mer, quels sont les souvenirs qui la tiennent frémissante, prête à pleurer, et ainsi penchée sur mon épaule ? D’Elle, je ne connais que la beauté de son visage et de son jeune corps. D’Elle, je ne sais rien, si ce n’est qu’elle est l’image de la Beauté. De la vie intérieure qui