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XXXII


— Regarde, dit le Bateau, le docteur s’est agenouillé près d’Elle… Écoute, il est là qui prie et qui souffre…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

— Je veux savoir, dit-il, je le veux. J’en ai le droit depuis ton étreinte, depuis… Je ne suis qu’une épave. Pour calmer ma peine et pour ne plus rien voir du monde, j’étais venu sur ce vieux bateau abandonné des hommes… Et maintenant… tu es venue…

— Va-t-en ! fait-Elle, en secouant ses cheveux…

— Pourquoi ? Que t’ai-je fait ? Je t’aime… Je t’aime à perdre tout pour toi, à recommencer ma vie pour toi, à ne vivre que pour toi seule… Tu ne m’aimes donc plus ?

— Peut-être…

Son jeune visage d’enfant se penche et Elle ajoute :

— Va-t-en…

Et lui :

— Mais qu’as-tu donc ? Que crains-tu ?