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Page:Galmot - Un mort vivait parmi nous, 1922.djvu/157

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moi-même, et pour dissiper la crainte qui m’éloignait de lui, je cherchais des mots pour expliquer ma conduite.

— J’avais peur de toi et du forçat, et de Marcellin… j’avais peur de moi-même.

— …

— Et les hommes ? sont-ils devenus fous ? Pourquoi les as-tu quittés ?… pourquoi as-tu quitté Ma…

Le mot s’étrangla dans ma gorge.

Pierre Deschamps, les jambes pendantes jusqu’au sol, faisait un effort pour se tenir debout, et, frémissant, les bras tendus vers moi :

— De qui parles-tu ?

— …

— Rappelle-toi… dit le fantôme.

Le brouillard froid avait envahi le carbet et nous isolait les uns des autres.

— Je me rappelle… fit Pierre Deschamps. L’adolescent l’avait contraint à s’allonger à nouveau sur le boucan. Il lui soutenait le front dans ses mains fraîches.

— Ne parle pas, disait-il.

— Marthe…

Les lèvres de Pierre tremblaient. Des larme : coulaient lentement dans les plis de son visage décharné.