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Page:Galmot - Un mort vivait parmi nous, 1922.djvu/186

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Au-dessus de nos têtes, les palétuviers forment une charmille ; les branches et les lianes s’entrelacent. Çà et là, un flamboyant met de larges fleurs rouges sur la voûte. On avance comme sous un berceau de pivoines.

Puis, c’est la brousse basse des palmiers nains et des fougères échevelées.

La pluie bienfaisante qui gonfle la crique s’abat en trombes diluviennes. Des effluves rapides de parfums violents, provenant de fleurs invisibles, nous fouettent le visage.

Les Saramacas, la peau nue ruisselante, sont couchés sur le prélart ; le canot flotte à la dérive.

C’est une mélopée, lente, monotone et langoureuse, qui rythme le mouvement des pagaies. Les hommes chantent les événements du jour : la pluie, le caïman qui bâille au passage, la rencontre inattendue d’un troupeau de pakiras traversant le fleuve à la nage…

Nous avons abordé pour la nuit au dégrad du placer Délices.

Il y avait ici un chantier. La case est abandonnée. Les sluices courent encore, parallèles à la crique. Les pierres rejetées par le sluice sont des galeti de quartz granulé avec des parties d’or