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Page:Galmot - Un mort vivait parmi nous, 1922.djvu/190

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Il n’y a plus sur ce camp de mineurs que des vestiges du séjour des hommes. L’abandon du matériel et de tout ce qui présente un poids supérieur à la charge d’un homme, indique que l’évacuation s’est faite par terre. Les pirogues qui montaient ravitailler le chantier ont été surprises par la saison sèche. La crique Lézard asséchée avant l’époque normale ne leur a pas permis d’atteindre le dégrad.

La famine est venue. Ayant épuisé les vivres, les hommes sont partis un à un ; ils sont morts quelque part dans la Solitude.

Le front barré, Pierre Deschamps ouvre tour à tour les coffres et les meubles.

— L’or ?… dit-il, qu’ont-ils fait de la production ?

Les Saramacas nous appellent à grands éclats de voix.

Sous un carbet, un squelette dépouillé par les fourmis est allongé sur le sol, la face contre terre, les bras plies sous le thorax.

A travers les ossements couleur d’ivoire, on aperçoit sur le sol un amas de poudre d’or qui brille.

Les fourmis ont dévoré la toile qui enveloppait