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Page:Galmot - Un mort vivait parmi nous, 1922.djvu/247

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LII



DES larmes, apportées par le soir tendre et fluide… des larmes, apaisantes, comme la vue d’une île après le typhon.

Et la solitude, lourde, muette et sereine… Les arbres recueillis vont dormir.

Quelques images passent encore dans les dernières heures du jour : des éclairs de couteaux ouverts ; une tache de sang sur le sable ; un corps convulsé par l’agonie… les dents serrées de Marthe, éclatantes dans la lumière qui éteint toutes les ombres du visage ; puis, la bouche béante d’horreur, puis les bras suppliants noués au cou de Pierre blessé.

Rien ne trouble plus la quiétude du soir.

Une odeur forte et pénétrante d’ozone remplit l’air.

Çà et là, des colonnes de vapeurs bleues apparaissent et s’enveloppent d’étranges lueurs phosphorescentes.

Des points lumineux, semblables à des vers luisants, voltigent autour du brouillard bleuâtre et vitreux. Et, les formes habituelles apparais-