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Page:Galmot - Un mort vivait parmi nous, 1922.djvu/30

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en farandole. L’une d’elles passa si près qu’il sentit sur son visage le remous frais du vent secoué par une robe.

Du village des mineurs, venait la musique habituelle du soir : des lamentations d’accordéon et des chants.

Les jeunes filles en robe blanche cueillaient, aux palissades du camp, des roses dont elles avaient les bras chargés et qu’elles portaient en cortège à la case de Marthe Deschamps.

Un bien-être nouveau lui était venu. Il se sentait enveloppé de la présence de la femme. L’homme, qui s’est trouvé éloigné longtemps de l’odeur subtile de la femme, sent naître en lui un mal inconnu dont il ignore la cause et que rien ne peut guérir. C’est une plaie qui grandit chaque jour, et dont la mystérieuse souffrance explique tant de drames de la jungle.

Quand Delorme entra dans la salle, les hommes étaient assis et mangeaient. Pour la première fois, le repas avait commencé sans lui. Il vit que la table, couverte d’une nappe, était chargée de vaisselle claire. Il y avait des fleurs aux deux extrémités.

Personne ne fit attention au retard de l’ingé-