Page:Galois - Manuscrits, édition Tannery, 1908.djvu/28

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

PAPIERS INÉDITS
DE
Évariste GALOIS





Discours préliminaire[1].


Le mémoire qui suit a été adressé il y a environ sept mois à l’Académie des sciences de Paris, et égaré par les commissaires qui devaient l’examiner. Cet ouvrage n’a donc, pour se faire lire, acquis aucune autorité et cette raison n’était pas la dernière qui retenait l’auteur dans sa publication. S’il s’y décide, c’est par crainte que des géomètres plus habiles, en s’emparant du même champ, ne lui fassent perdre les fruits d’un long travail.

Le but que l’on s’est proposé est de déterminer des caractères pour la résolubilité des équations par radicaux. Nous pouvons affirmer qu’il n’existe pas dans l’analyse pure de matière plus obscure et peut-être plus isolée de tout le reste. La nouveauté de cette matière a exigé l’emploi de nouvelles dénominations, de nouveaux caractères. Nous ne doutons pas que cet inconvénient ne rebûte dès les premiers pas le lecteur qui pardonne à peine aux auteurs qui ont tout son crédit, de lui parler un nouveau langage. Mais enfin, force nous a été de nous conformer à la nécessité du sujet dont l’importance mérite sans doute quelque attention.

  1. Ce qui suit est un fragment du discours préliminaire destiné par Galois à être placé en tête du Mémoire sur la théorie des équations qu’il avait résolu de publier. Ce projet formé en septembre 1830 n’a pas [eu] de suite ; des obstacles de tout genre s’y sont opposés.
    (Note d’Auguste Chevalier.)