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LA TÉNÉBREUSE AFFAIRE

remis ma carte qu’elle lut aussitôt avec un sang-gêne qui me surprit un peu, puis elle disparut dans un couloir très sombre, éclairé par une lanterne en fer forgé représentant un satyre jouant de la flûte.

Quelques instants après, elle reparaissait, me faisait signe de la suivre et m’introduisait dans un cabinet de travail où un amoncellement d’objets de toutes sortes que je distinguai mal en entrant, interceptait ou plutôt absorbait la lumière.

Un vieillard de petite taille se tenait debout dans la partie la plus éclairée, devant une table de vieux chêne : il était chenu et très barbu, à la façon de ces singes de l’Inde qu’on appelle gibbons.

C’est du moins l’impression que j’en eus tout d’abord.

— Monsieur Withworth ? demandai-je.

— C’est moi, répondit le vieillard en me désignant un siège.

Je m’assis.

Le haut fauteuil sur lequel j’avais pris place me paraissait être un de ces meubles de musée disgracieux et incommodes auxquels l’ancienneté seule donne quelque valeur.

L’occupant du lieu me faisait aussi plutôt l’effet d’un collectionneur que d’un businessman, car je