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LA TÉNÉBREUSE AFFAIRE

Ces formalités ne me regardaient d’ailleurs aucunement.

Je descendis au jardin.

Il est, je crois, à peine besoin de dire que la semelle de la bottine s’appliquait exactement sur l’empreinte. Je ne fus pas fâché toutefois de n’avoir pas trop tardé à faire cette constatation. La terre commençait à se craqueler… elle se serait à bref délai désagrégée et cette preuve matérielle que je tenais entre les mains aurait manqué à l’instruction. J’eusse alors été obligé d’employer le procédé de moulage inventé par le docteur Bertillon et que nombre de policiers ont plus d’une fois mis en pratique[1].

Je pris le personnel du cottage à témoin de la parfaite coïncidence des formes de la bottine avec son effigie et j’instituai solennellement, en présence des autres domestiques, le valet de chambre parfumé surveillant de cette partie du jardin.

  1. Voici en quoi consiste cette opération. L’empreinte est-elle imprimée dans un terrain très sec, on la couvre d’abord d’une tôle chauffée à blanc, puis on y verse de l’acide stéarique. Il faut verser lentement et sans arrêt jusqu’à ce que l’empreinte soit recouverte. On aura eu le soin de huiler préalablement cette tôle avec un pinceau ou du coton. On attend ensuite la complète solidification et on enlève le moulage. Celui-ci peut alors être conservé indéfiniment et servir ainsi, pendant la période de l’instruction.