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LA TÉNÉBREUSE AFFAIRE

Je mis la main dans la poche intérieure de mon veston est soudain j’eus peine à réprimer un cri :

Mon portefeuille avait disparu !

Je me tâtai, fouillai mes autres poches…

Rien !

J’étais volé !

Cette petite fantaisie me coûtait cinquante livres… mon revenu d’un mois…

Il fallait cependant que je fisse figure.

Je me souvins alors de l’offre obligeante de M. Crawford et m’approchant du millionnaire, je lui exposai mon cas à voix basse.

M. Crawford gagnait maintenant… ma mésaventure ne lui parut mériter qu’une médiocre attention.

— Qu’à cela ne tienne, dit-il sans lever les yeux… Combien vous faut-il ?

— Cinq livres… ce sera suffisant.

Et le regard toujours fixé sur la roulette, le millionnaire prit à côté de lui, sur le tapis, cinq souverains qu’il me glissa discrètement dans la main.

Je remerciai mon obligeant ami, puis je revins à ma place et jetai les cinq livres sur la table.

À ce moment, je vis le louche individu que j’avais déjà remarqué se pencher sur mes pièces