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LA TÉNÉBREUSE AFFAIRE

— Ah ! ah ! approuvai-je niaisement.

— Vois-tu, fellow, il faut que je te dise : je suis un peu flémard, moi… J’ai les côtes en long et ça m’est très pénible de me baisser.

— Ah ! ah ! fis-je, en riant.

— Oui… ainsi, tiens, aujourd’hui, je n’ai pas le cœur à l’ouvrage… j’étais de sortie hier et tu comprends…

— On vous accorde souvent des sorties ?

Le chauffeur me regarda d’un air finaud :

— Jamais… répondit-il… mais nous en prenons… Dans la soirée, je suis allé à Melbourne où j’ai passé la nuit à boire et je suis rentré par le premier train, fourbu, éreinté, vanné comme un boisseau d’orge.

J’étais tout oreilles.

« Ah ! confiant M. Crawford ! » pensais-je à part moi.

L’autre continuait :

— Et pour me remettre il faut maintenant que je lave cette voiture et ensuite que je frotte les appartements, car c’est aujourd’hui le grand nettoyage…

— Oui, tu voudrais que je te donne un coup de main ou que je te remplace à l’occasion ?