— Slang, quel est cet homme ? demanda-t-elle d’un ton scandalisé.
— Ne vous tourmentez pas, Betzy, répondit mon compagnon en prenant une petite voix flûtée, c’est mon cousin Ralph… vous savez, celui dont je vous ai souvent parlé…
— Ah ! ce mauvais sujet qui était dans les Scot-Guards à Londres ?
— Oui, Betzy… mais il s’est bien amendé depuis quelque temps… Il a fini son service et, comme il cherche une situation, il est venu me trouver pour que je m’occupe de lui.
— C’est venir de bien loin pour trouver un emploi, fit dédaigneusement la vilaine maid.
— Dame ! ce pauvre garçon n’a plus que moi : alors, vous comprenez… je me suis permis de le prendre comme « extra », à mes frais, naturellement. Il partagera mes repas et couchera dans la chambre de débarras en attendant qu’il ait trouvé quelque chose… Il faut bien obliger ses semblables et à plus forte raison ses parents… nous ne sommes pas des sauvages, que diable !
— C’est bien, Slang, mais tâchez que M. Crawford ne l’aperçoive pas… sans cela…