Page:Galopin - Le Docteur Oméga, 1906.djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
45
LE DOCTEUR OMÉGA

légèrement incliné… c’est-à-dire en la position qu’il devait occuper dans l’espace.

Je remarquai alors qu’il était séparé dans sa longueur, au-dessous de sa partie ogivale jusqu’au culot, par une sorte de cloison métallique sur laquelle s’étageaient trois pièces d’égale dimension communiquant entre elles par des portes très étroites.

Figurez-vous un édifice ayant un peu la forme d’une mosquée sur la gauche duquel serpenterait un escalier de fer.

La cabine du bas était réservée aux approvisionnements, car le docteur, qui pensait à tout, n’avait pas oublié les vivres. Nous emporterions avec nous quantité de jambons, de viandes salées, de conserves et de biscuits, des bouteilles de pale-ale, de champagne, de vin et d’eau minérale.

La chambre du premier étage, entourée de petites armoires carrées, contenait deux lits et une table mobile posée sur un pivot translateur.

La pièce du troisième, c’est-à-dire, celle d’avant, devait être le poste-vigie. Ce serait là que se tiendrait le docteur pour surveiller la marche de son projectile.

L’autre compartiment — j’ai dit que l’obus était partagé en deux dans le sens de la longueur — contenait aussi trois pièces, mais, je ne sais par quel système, il suffisait d’appuyer sur un levier pour qu’immédiatement échelle et planchers se rabattissent contre la paroi du véhicule.

Pendant que je regardais ce plan avec attention, le docteur Oméga m’observait par-dessus ses lunettes.

Enfin je m’écriai :

— Tout cela est féerique !… Pourvu que vous puissiez mettre à exécution ce projet grandiose !…

— Rien ne m’en empêche, répondit le savant… J’ai fait le sacrifice de ma fortune pour mener à bien cette entreprise.

Je me suis déjà entendu télégraphiquement avec les éta-