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LE BACILLE

sous son bras, comme s’il était prêt à l’emporter, et faisait quelques pas dans la pièce. Une lutte affreuse se livrait en lui. Il reposait le bocal, allait se rasseoir, puis songeait de nouveau… Il revivait alors ses jours de misère, les tortures que lui faisait endurer cette foule sauvage qui ne lui laissait plus un instant de repos. Il se remit à marcher, ouvrit tout à coup la fenêtre et respira largement, plongeant ses regards dans l’obscurité.

À Saint-Pierre-de-Montrouge, l’heure sonna, grave, frémissante. Il pleuvait. Des nuages couraient dans le ciel avec, par places, de grands tons blafards.

Son poing se tendit du côté de la rue ; vivement il endossa son pardessus, se coiffa de son chapeau et, dissimulant son bocal sous son bras gauche, ouvrit sa porte et sortit.

Dans les maisons, ses ennemis dormaient, tranquilles et confiants.

Procas remonta l’avenue du Maine jusqu’à l’église de Montrouge, prit la rue d’Alésia, tourna à droite dans la rue de la Tombe-Issoire et gagna la rue Saint-Yves. Arrivé à l’endroit où il avait