Aller au contenu

Page:Ganche - Frédéric Chopin sa vie et ses œuvres, 1921.djvu/326

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

dant l’année I&45. Sa vie se pour&uit régulière, partagée entre son traTsil, ses leçons et ses occupations mondaines. L’hiver de 1&44-1845, très rigoureux, favorisa le développement de sa maladie de poitrine. George Sand envisagea les moyens de le fslïre séjourner durant l’hiver suivant dans le Midi, puis une légère am^ioration de santé changea ces projets. L’été de 1815 fut pluvieux et Chopin le passaà Nohant à’oà il écrivit à sa famille plusieurs lettres pleines de renseignements et d’impressions.


Nohant, le 20 juillet 1845.


Mes très chers,

Il y a plus d’un mois que nous sommes ici. Mme Viardot est arrivée avec nous, elle est restée trois semaines. Nous sommes tous très bien portants… Le beau temps nous favorise, mais quand nous sommes arrivés, il y a eu de grands orages… Cela a duré peu de temps… Je ne suis pas créé pour la campagne ; cependant je jouis de l’air frais. Je ne joue pas beaucoup, mon piano est désaccordé ; j’écris moins encore, c’est pourquoi depuis si longtemps vous n’avez rien reçu de moi… Tout m’est étrange ici cette année ; souvent je jette un coup d’œil dans la chambre à côté, mais il n’y a personne. Parfois une connaissance arrivée pour quelques jours occupe cette chambre ; aussi ai-je cessé le matin d’y prendre mon chocolat ; j’ai changé mon piano de place, je l’ai mis près de la muraille, là où étaient le canapé et la petite table, où Louise me brodait des pantoufles, et où mon hôtesse s’occupait d’autre chose. Au milieu de la chambre se trouve le bureau où j’écris ; à gauche quelques-uns de mes papiers de musique, M. Thiers et des poésies ; à droite, Chérubini ; devant moi, dans son écrin, ce répétier que vous m’avez envoyé (4 heures), ainsi que des roses et des œillets, une plume et un morceau de cire abandonnés par Kalasante. J’ai toujours un pied chez vous, l’autre dans la chambre à côté où travaille mon hôtesse, et pas