Page:Gandhi - La Jeune Inde.djvu/42

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connaissais pas, un télégramme le priant de venir à ma rencontre à Delhi. Mais après avoir passé Mutra, je reçus un ordre de la Police m’interdisant de pénétrer dans la province de Delhi. Il m’était impossible de tenir compte de cet ordre et je poursuivis mon voyage. Arrivé à Palval, je reçus un ordre m’interdisant l’entrée du Pendjab et me confinant dans la présidence de Bombay. Un groupe de gens de la police me força de descendre du train à cette gare et m’arrêta. Le surveillant chargé de m’arrêter le fit avec beaucoup de courtoisie. Je fus reconduit à Mutra par le premier train, puis à l’aube par le train de marchandises jusqu’à Siwali Madbupur, où je rejoignis l’express de Bombay. On me rendit ma liberté à Bombay, le 10 avril.

Mais les gens d’Ahmedabad et de Viramgam et, d’une façon générale, de la province de Gujerate avaient appris mon arrestation. Ils devinrent furieux et fermèrent leurs boutiques. Il y eut des rassemblements, des meurtres, du pillage, et des tentatives pour faire dérailler les trains.

Causes. — J’avais travaillé récemment pour la cause, au milieu des raiyats[1] de Kaira et fréquenté des milliers d’hommes et de femmes. J’avais travaillé avec Miss Ansuya Sarabhai parmi les ouvriers des filatures. Ceux-ci appréciaient son œuvre philanthropique et l’adoraient. La fureur des ouvriers atteignit son paroxysme, lorsque le faux bruit se répandit qu’elle avait été arrêtée également. Nous avions fait certaines démarches, elle et moi, pour les ouvriers de Viramgam et intercédé pour eux lorsqu’ils avaient

  1. Paysans.