Page:Garcin de Tassy - La Langue et la littérature hindoustanies en 1876.djvu/108

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

voyage d’un an et demi qu’il a fait en Europe. On fut charme des détails dans lesquels il entra sur les merveilles de la ville de Londres et sur le gouvernement anglais, sur la belle ville de Paris et sur celle de Constantinople, ou il assista à la fête du duhâ[1]. Le Mirza a l’intention de publier cette conférence, qui ne manquera pas d’être lue avec intérêt.

Les musulmans de Calcutta et de Madras, ces derniers a la suggestion du prince d’Arcate, ont accompli des cérémonies funèbres à propos de la mort du sultan Abdul Aziz. Apparemment la chose a eu lieu avant qu’on eût appris que le sultan s’était suicidé, car les musulmans de Bombay, qui voulaient aussi offrir des prières solennelles au sujet du même décès, en ont été empêchés par le cazi à cause de ce suicide[2], et ils ont dû se borner a des prières sans solennité pour demander à Dieu de pardonner ce crime[3]. Et à ce propos je dois dire que les musulmans, de l’Inde sympathisent avec ceux de Turquie dans la guerre actuelle, et qu’ils ont ouvert une souscription pour contribuer aux frais énormes qu’elle occasionne. L’Awadh Akbhâr du 16 août, après avoir donné la liste des souscripteurs de l’empire ottoman, en tête desquels se trouve le sultan pour un lakh cinquante mille roupies et la sultane Walîda pour cinquante mille roupies, engage les musulmans de l’Inde à suivre leur exemple. Il y a plus, car on a annoncé qu’il s’est tenu à Bombay le 24 septembre un grand meeting de musulmans, dans lequel il a été résolu d’adresser à la Reine une pétition afin de la prier de ne faire dans sa politique aucun changement qui puisse tendre au démembrement de l’empire turc. Il a été tenu un autre meeting de musulmans à Cal-

  1. Ou « fête du sacrifice », qu’on nomme aussi bacar’îd « fête du taureau ». Elle est célébrée le 10 du zîhijja, douzième mois musulman.
  2. « Indian Mail » du 5 février 1876.
  3. Voir le fetva dans « l’islamisme », p. 192.