Page:Garcin de Tassy - La Langue et la littérature hindoustanies en 1876.djvu/137

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Ahmad, surnommé Kaïf[1], et pour les persans le khwâja Aziz uddin Aziz, qui, bien que poëte hindoustani[2], aimait aussi à écrire en persan. Nauwal Kischor, à la fois propriétaire de l’imprimerie de Lakhnau et de l’Awadh Akhbâr, ayant voulu établir une imprimerie à Pattyala, y envoya en 1870 pour la diriger Raunac Ali, dont les grandes qualités attirèrent l’attention due grand vizir du maharaja de Pattyala, le khalifa Muhammad Haçan Khan ; aussi, lorsqu’en 1871 le souverain de cet État sentit le besoin d’avoir un journal, il en chargea Raunac Ali, qui devint ainsi rédacteur en chef du Pattyâla Akhbâr « les Nouvelles de Pattyala », et bien des articles qu’il y donna furent loués par l’Akhbâr-i’âlam de Mirath, l’« Aligurh Institute Gazette » et d’autres journaux estimés. Lorsque le raja de Pattyala alla à Calcutta recevoir de la main du Prince de Galles la décoration de l’Étoile de l’Inde (Star of India), il s’y fit accompagner par Raunac Ali, qui eut ainsi l’occasion de voir le futur empereur de l’Inde, et ce fut là qu’il éprouva les premières atteintes de la maladie qui devait l’enlever à Pattyala, où il voulut retourner après avoir revu son pays natal, situé dans les environs de Lakhnau, qu’il habita longtemps. Ce fut même en cette ville qu’il se forma à écrire avec goût et pureté. Il avait su se faire aimer de tout le monde, tant il était bienveillant et affectueux de son naturel. Il n’avait que trente-huit ans lorsqu’il mourut après deux mois de maladie, le 27 mars 1876. Il était marié depuis cinq ans, mais il n’avait pas eu d’enfant. Il a laissé plusieurs frères, dont le second, le munschi Mir Mahmud Ali, lui succède à la direction du journal de Pattyala[3].

Dans le mois d’avril, le maharaja de Pattyala dont je viens de parler, et dont j’ai fait connaître dans cette « Revue »

  1. « Hist. de la littér. hind. », t. II, p. 128.
  2. Ibid., t. Ier, p. 270.
  3. Awadh Akhbâr, nos, du 2 et du 9 avril.