Page:Garcin de Tassy - La Langue et la littérature hindoustanies en 1876.djvu/70

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et sur les pratiques religieuses des Hindous, qu’il a d’ailleurs si bien décrites dans son et « Indian Wisdom ».

Cet habile indianiste s’est occupé avec ardeur, dans l’Inde, du projet qu’il a conçu d’établir l’Institut indien à Oxford. Il en a parlé à Calcutta dans une réunion spéciale tenue le 7 janvier[1] au « Dalhousie Institute », réunion à laquelle assistèrent entre autres le lieutenant gouverneur, l’évêque de Calcutta, l’orientaliste Edward Eastwick, alors dans l’Inde, etc. Le principal but de l’Institut que se propose d’établir à Oxford Mr. Monier Williams, est de préparer les Indiens à subir les examens nécessaires pour être admis au service civil et, en outre, d’une part, de faire cesser l’ignorance générale où sont les Européens les plus instruits sur les choses de l’Inde, et, d’autre part, celle où sont pareillement les Indiens sur les choses de l’Europe. Il voudrait concentrer dans un même lieu tout ce qui nous vient de l’Orient, et de là le faire rayonner dans toutes les directions. Plus l’Inde sera connue en Angleterre, mieux elle sera gouvernée. Il faut qu’on sache distinguer les races diverses qui s’y trouvent, les religions différentes qui y sont pratiquées, les langues nombreuses qui y sont usitées, et resserrer, par la connaissance pratique de ces choses, les liens d’union qui doivent exister désormais entre la nation anglaise et le peuple indien, ainsi que l’a dit Shakespeare dans ces vers que j’ai déjà cités[2] :

Like to a double cherry, seeming parted,
But yet a union in partition.

Les Indiens apprendront à Oxford non-seulement l’anglais, mais leur propre littérature, leurs lois et leurs langues, et ils prendront une haute estime d’eux-mêmes

  1. « Indian Mail » du 12 février 1876.
  2. P. 150 de la réimpression de mes « Discours d’ouvertre de 1850 à 1859. »