Page:Garcin de Tassy - La Langue et la littérature hindoustanies en 1876.djvu/80

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cet établissement ne coûterait pas moins, pour l’installer, de 10 lakhs de roupies (2, 500, 000 fr.), ce qui empêchera probablement la réalisation de ce projet[1]. Enfin, il est aussi question de former à Indore un collège spécial du même genre pour les fils des chefs de l’Inde centrale. Il existe déjà dans cette ville une grande école, fréquentée par beaucoup de jeunes thakurs et autres indigènes ; et il y a même une classe séparée qui compte, parmi ceux qui la suivent, le fils aîné de Holkar, le raja de Ratlam, le nabab de Banda, le mabaraja d’Amjhira, etc.[2].

Le « Mayo College » d’Ajmir continue à recevoir bon nombre d’étudiants appartenant à l’aristocratie indienne. Il compte vingt-trois élèves et ne peut que se développer de plus en plus.

D’après le rapport de Mr. J. C. Nesfield, directeur de l’instruction publique en Aoude, on compte dans ce royaume 1, 555 écoles, contenant prés de 60, 000 élèves, ce qui donne un élève par deux cents habitants. L’urdu est toujours plus étudié que l’hindi. Au lieu de 31, 889 élèves qui l’étudiaient en 1873-1874, il y en avait 33, 388 en 1874-1875, tandis que l’hindi, malgré toutes les préférences du gouvernement, n’était encore appris que par 26, 428 élèves au lieu de 24, 113 de l’année antérieure. Quant à l’étude des autres langues, on compte 50, 000 élèves pour l’anglais, 800 pour l’arabe, et seulement 200 pour le sanscrit ; les 7 1/2 p. 100 des dépenses sont défrayès par les élèves et le reste par le gouvernement[3]. D’après le même rapport, nous apprenous qu’en Aoude, dont l’hindoustani est l’unique langue, les musulmans sont, en proportion de leur nombre, bien plus portés que les Hindous à accepter l’éducation de l’État.

  1. « Indian Mail » du 24 janvier 1876.
  2. « Indian Mail » du 22 mai 1876.
  3. ’Alîgarh Akhbâr du 17 décembre 1875.