Page:Garcin de Tassy - Les Auteurs hindoustanis et leurs ouvrages.djvu/102

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Cinq chapitres, » d’origine sanscrite, a été reproduit en hindoustani ; plusieurs des fables qui le composent ont pénétré en Europe sous toutes les formes et dans toutes les langues, et notre immortel La Fontaine en a popularisé chez nous les principaux sujets.

Les Indiens ont conservé le goût de leurs ancêtres pour le drame ; mais ce n’est cependant que dans les grandes occasions qu’ils ont des représentations dramatiques. Ainsi, dernièrement, la légende de Yuçuf et Zalikha, arrangée en drame, a été représentée à Calcutta dans la maison d’un riche musulman[1]. Souvent, ce sont des mystères qui sont représentés à la fête de Huçaïn dite du Tà’aziya (deuil), pendant les dix premiers jours du mois de muharram. Les principaux de ces mystères sont la mort de Mahomet, celle de Haçan et surtout celle de Huçaïn, dont les diverses péripéties forment plusieurs pièces distinctes. Quant aux Hindous, c’est à la fête du holi, qui est leur carnaval, qu’ils ont ces représentations. Ils nomment swang (mimologie), les pièces qu’ils jouent à cette occasion. Elles sont souvent débitées, ex tempore, à peu près comme nos proverbes de société. Le langage qu’on y emploie est généralement de mauvais goût et même grossier. Cependant, ces pièces ont quelquefois les mêmes sujets que les anciens drames sanscrits. Rag Sagar cite par exemple, en ce genre, le Hanuman natak, qui est évidemment calqué sur le drame sanscrit traduit par Wilson.

J’ai considéré plus haut, avec juste raison, le tazkira comme un genre de composition particulier à l’Orient musulman. Il y en a un autre dont je ne veux pas oublier de

  1. Lettre particulière de M. A. Grote, président de la société asiatique du Bengale.