Les biographies spéciales des poëtes hindis proprement dits doivent être naturellement mentionnées les premières dans la nomenclature qui nous occupe, à cause de l’ancienneté relative des poëtes qu’elles nous font connaître.
I. Le Bhakta mâl « le Rosaire des dévots » est proprement une vie des saints hindous des sectes vaïschnavas, lesquels sont en même temps auteurs d’hymnes religieux. En effet, le hindi est la langue des réformateurs hindous ; les partisans de l’ancienne secte de Siva ne l’ont que fort rarement employé dans leurs écrits, car ils sont restés fidèles au sanscrit.
Il y a plusieurs rédactions du Bhakta mâl ; mais la base de ces rédactions diverses, ce sont des pièces de vers nommées chappaï, ainsi appelées parce qu’elles se composent de six vers, ou plutôt de six hémistiches de huit syllabes nommées aschtpa-i, dont le dernier est répété en tête du poëme. Ces pièces de vers sont des espèces de cantiques ou de chants populaires religieux en hindoui ou ancien hindi sur les saints vaïschnavas, chants qui ont une grande célébrité et qui sont dus à Nabbha-ji[1], saint personnage lui-même, aveugle de naissance, qui les écrivit en 1574 de notre ère. Ces poëmes, retouchés par Narâyan-dâs sous le règne de Schâh-Jahân (de 1628 à 1658), furent développés par un texte explicatif, aussi en dialecte hindi et en caractères dévanagaris, d’abord en 1713 par Krischnadâs, et plus tard par Priya-dâs. Râg-Sâgar, écrivain contemporain, auteur du Râg kalpa druma, dont je vais bientôt parler, a annoncé l’intention de donner aussi une édition
- ↑ Voy. le t. 1erde mon « Histoire de la littér. hind. », p. 378.
à plus de soixante, non compris les ouvrages où se trouvent des renseignements bibliographiques.