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Page:Garcin de Tassy - Les Auteurs hindoustanis et leurs ouvrages.djvu/39

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mais ils sont beaucoup plus développés, et ils contiennent des anecdotes et des citations bien choisies qu’on ne trouve pas ailleurs.

Au surplus, Câcim est lui-même un poëte hindoustani très-distingué. Il avait eu, dès son enfance, le goût de la poésie, et ce fut Hidâyat qui l’initia aux mystères de cet art. À l’époque de la rédaction de son Tazkira, il avait déjà écrit environ 8,000 vers qu’il avait réunis en un Dîwân, et, en outre, un Masnawi de près de trois mille cinq cents vers, intitulé : Quissa-i Mi’raj, ou « Histoire de l’ascension de Mahomet » ; un autre masnawi, dont on n’indique pas le sujet, sur le mètre du Bostan, et près de cinq mille deux cents vers sur les Miracles (Karamat) d’Abd ul-Câdir Guilânî, célèbre spiritualiste et fondateur d’une corporation religieuse à laquelle Câcim appartenait, ainsi que son surnom de Câdirî le témoigne.

Câcim s’était occupé de médecine, mais on ne dit pas qu’il ait exercé la profession de médecin.

Les biographes Kamâl, Sarwar, Schefta et Karîm en font un grand éloge : ils louent son talent poétique et sa piété. Câcim mourut, s’il faut en croire Karîm, en 1820, âgé de 109 ans.


XVIII. Le ’Umda-i muntakhaba « l’Abrégé colossal » de Sarwar, paraît[1] avoir été rédigé en 1221 (1806-07). Je n’avais pas eu non plus connaissance de ce Tazkira, lors-

  1. Je m’exprime ainsi parce que la date de l’ouvrage n’est pas péremptoirement indiquée. On trouve dans ce Tazkira les chronogrammes de 1215 et 1216, temps de la rédaction du Tazkira, et un de 1242 qui peut indiquer l’année dans laquelle il fut terminé ou bien celle de la copie. Mais le docteur Sprenger ayant observé qu’il n’y a pas dans le corps de l’ouvrage de date postérieure à 1219 (1804-05), on peut supposer que l’ouvrage a été terminé ou cette année même ou l’année suivante.