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lâm Muhî uddîn Curaïschi, surnommé ’Ischc. Il naquit à Mirat, et son père Ni’mat ullah Ni’amî[1], poëte lui-même, est auteur d’un Dîwân persan estimé. Quant à ’Ischc, il a écrit non-seulement en persan, mais en arabe. On lui doit entre autres deux Diwâns persans. Il avait pris d’abord dans le premier de ces Diwâns, le takhallus de Mubtala « amoureux »[2], et ce n’est que dans le second qu’il a pris celui de ’Ischc « amour » sous lequel il est connu.

Le titre de son Tazkira, qui est écrit en persan, fixe la date de sa composition, c’est-à-dire 1222 (1807-08). Cette biographie n’est pas copiée sur les autres ; elle est divisée en deux parties que l’auteur appela Tabacât ou par euphonie Tabcât (rangée). La première contient cent courtes notices sur des poëtes rekhtas, et la seconde sur autant de poëtes persans.


XX. Le Tazkira de Jahân est un des six Tazkiras que j’ai mis à contribution pour mon « Histoire », et un des six, à ma connaissance, qui sont écrits en hindoustani. Cet ouvrage est intitulé : Dîwân-i Jahân, ce qu’on peut traduire par : « l’Anthologie de Jahân », par allusion au surnom poétique de l’auteur[3], ou « l’Anthologie indienne », ou plutôt « du monde (indien) », l’expression jahân (monde) étant employée quelquefois métaphoriquement pour signifier « l’Inde ». Je ne répéterai pas ce que j’ai déjà dit[4] sur cet ouvrage qui porte la date de 1227 (1812), et sur l’au-

  1. En suivant la lecture du docteur Sprenger ; mais on pourrait lire aussi Nagmî « mélodieux ».
  2. Proprement « affligé ».
  3. Selon le catalogue des livres hindoustanis de la Société asiatique de Calcutta.
  4. Hist. de la littér. hind., t.I, p. 115.