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Enfin on signale parmi les poëtes hindoustanis, deux Anglais natifs de Delhi, Isfan, c’est-à-dire, sans doute, Stephen ou Stevens, lequel était encore vivant en 1800, et Jan Tumas, c’est-à-dire John Thomas nommé aussi Khan Sahib (Monsieur le Khan), poëte contemporain. Ces poëtes sont probablement tous de sang mêlé (half cast).

J’ai connu moi-même un poëte hindoustani de la même catégorie, feu Dyce Sombre, fils adoptif de la reine de Sirdhana, dont je viens de parler, personnage dont le nom retentit si souvent dans les journaux anglais, à propos de son interdiction, contre laquelle il ne cessa de réclamer. Dyce Sombre faisait avec une certaine facilité les vers hindoustanis et il les récitait admirablement.

On cite un poëte hindoustani qui était nègre et qui se nommait Sidi[1] Hamid Bismil. C’est un nom à ajouter à la liste des nègres distingués qu’a donnée l’évêque Grégoire dans sa Littérature des Nègres. Notre poëte nègre était natif de Patna, et, à ce qu’il paraît, esclave. Il vivait au commencement de ce siècle[2].

Presque tous les écrivains hindis appartiennent aux sectes réformées des Hindous, c’est-à-dire aux jaïns, aux kabir panthis, aux sikhs et aux waïschnavas de toute nuance ; et les chefs de ces sectes, les plus célèbres comme les moins connues, sont aussi des poëtes hindis ; tels sont : Ramanand, Vallabha, Daryadas, Jayadéva (l’auteur du célèbre poëme sanscrit intitulé Guita Govinda), Dadu, Birbhan, Baba Lal, Ram Charan, Siva Narayan, etc.

Il n’y a que très-peu de sivistes qui aient écrit en hindi.

  1. Ce titre, qui est la prononciation africaine de Saïyidi, n’est donné dans l’Inde qu’aux musulmans d’origine nègre.
  2. Sprenger d’après Ischqui (Cat., t. I, p. 215).