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et les rues de Londres couvert de ma robe, mon turban sur la tête et un poignard à ma ceinture, d’après l’usage de l’Inde ; mais les enfants, qui n’ont pas l’habitude de voir des gens de ma couleur et vêtus comme moi, n’osaient m’approcher…


XII. AUTRE LETTRE DU MÊME.


Je ne crois pas qu’il y ait sous le soleil une ville pareille à Londres, pour la grandeur et la beauté. Une rivière la traverse : c’est sur sa rive qu’il y a un fort bâti de pierres noires très-dures, qui se nomme la Tour. On y conserve beaucoup d’armes. Nombre d’édifices sont construits de brique ; mais les églises, tant anciennes que nouvelles, sont généralement de pierre ; parmi elles, la cathédrale de Saint-Paul est célèbre par sa grandeur et sa beauté. Je montai par les degrés extérieurs jusqu’en haut de la coupole, d’où je vis non-seulement la ville, mais les environs à plusieurs lieues & la ronde. À l’exception de quelques dômes de Béjapour, il n’y a dans l’Inde aucun édifice de pierre qui soit comparable à celui-ci pour la solidité, la hauteur et la grandeur. L’église de Westsminster-abbey est très-ancienne ; mais elle a été si bien entretenue qu’elle paraît neuve. Il y a dans l’intérieur des statues exécutées par les meilleurs sculpteurs, et dont la vue me charma.

À Londres, la plupart des maisons ont trois étages ; mais ils ne sont pas, aussi élevés que dans le Bengale, où on a soin de les tenir très-hauts à cause de la chaleur. Ici, au contraire, le climat étant froid et glacé, il est nécessaire que les pièces soient basses. Le plancher est de bois ; le plafond est de couleur blanche, et les murs sont recouverts